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PÂQUE CHRÉTIENNE

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Pâque signifie « passage », le passage de la vie à la Vie.

Comme dans d'autres sociétés d'agriculteurs et de bergers, les anciens Hébreux célébraient la première pleine lune du printemps : les agriculteurs mangeaient du pain nouveau sans levure ; les pasteurs, de la viande de leurs premiers agneaux. La vie renaissait, et il fallait lui rendre grâce. La vie est immortelle, oui, mais fragile, et il faut la protéger. Ceci est la Pâque.

Plusieurs siècles après, les Hébreux ajoutèrent à leur fête un sens historique : le souvenir des ancêtres qui, guidés par Moïse, se libérèrent du joug du pharaon.

Un ange libérateur passa sur les portes de leurs pauvres maisons, en les marquant avec le signe de la vie et de la liberté. Ils traversèrent la mer rouge et cheminèrent dans le désert dans l'espérance d'une terre où couleraient le lait et le miel. Ceci est la Pâque : le souvenir de la libération et l'espérance en marche vers une terre nouvelle encore à atteindre.

Vint Jésus de Nazareth et sa vie fut tout entière pascale, car il passa sa vie à faire le bien. Il libéra les opprimés, guérit les blessés, partagea la table des justes et des pécheurs, il fut le frère de tous. Il incarna Dieu, car Dieu est le nom de la compassion rebelle, solidaire et salutaire au cœur de la vie. Pour cette raison ils le tuèrent. Il ne mourut pas par décret divin, ni pour « expier » devant Dieu les fautes de l'humanité, mais parce qu'il passa sa vie à libérer la vie et à la guérir.

Beaucoup avaient vu en lui le prophète de la fin des temps, l'aube d'un monde transfiguré, et l'avaient suivi sur les routes de Galilée, jalonnées de mendiants et de malades. La mort de Jésus sur la croix traumatisa la foi de ses disciples, mais ne la détruisit pas. Marie Magdeleine, Pierre et beaucoup d'autres proclamèrent que Jésus était vivant, car la vie qui se donne ne peut mourir dans la tombe. La bonté heureuse ressuscite en Dieu, est Dieu lui-même : le cœur glorieux de la Vie. Et ceci est la Pâque : la victoire du bien, même s'il est seulement une semence ou un petit morceau de levure.

Plus tard, la théologie compliqua inutilement ce qui est tellement simple et réel, aussi universel que le bien et la vie. Ils mirent l'accent sur des choses qui n'avaient eu aucune importance pour Jésus et ses premières et premiers disciples. Ils comprirent la résurrection comme un fait historique et physique arrivé à Jésus pour première et unique fois : la subite disparition du corps, le tombeau vide, la réanimation du cadavre dans l'au-delà, les apparitions physiques réservées à quelques- uns... La Pâque devint un fait singulier du passé. La foi pascale consista à « croire que » Jésus ressuscita physiquement du tombeau et que ses disciples le virent et mangèrent avec lui pain et poisson.

Mais la Pâque ce n'est pas cela. Ce n'est pas cela le cœur du message ni de la foi pascale. Ce n'est pas le sépulcre vide ou des apparitions physiques qui amenèrent Marie Magdeleine et Jean, Paul et Pierre et tant d'autres à confesser que Jésus est vivant. Ce fut la mémoire guérie qui échangea les larmes contre un amour plus pur et plus fort, la tromperie contre l'espérance contre toute espérance. Ce furent les yeux du cœur qui le reconnurent présent dans celui qui marche, dans l'hôte, dans le pain partagé.

Ainsi naquit la foi pascale, et elle continue à naître en nous chaque printemps et chaque jour.

« Saint et bienheureux Jésus Christ » chantèrent les premiers chrétiens, et nous continuons à le chanter, car en lui nous reconnaissons la vie qui vaut la peine, la vie bonne et heureuse, la vie humaine et divine. Et humblement nous continuons de dire malgré tout : le Crucifié vit. Sa bonté samaritaine vit. Sa prophétie courageuse et risquée continue avec force malgré la croix ensanglantée et la tombe fermée. Dieu vit. Dieu est la bonté puissante et créatrice, comme un Big Bang permanent, comme un cœur infini qui palpite. Dieu est le nom du pouvoir de la tendresse. En lui vit le crucifié, et toutes les créatures crucifiées. La vie ne meurt pas, tous les tombeaux sont vides, la compassion est plus forte que toutes les croix ».

Joyeuse Pâque, ainsi, amie et ami. Que ta vie soit bonne et heureuse.

 

José Arregi

Traduction : Rose-Marie Barandiaran.

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